Il est clair que les Compagnons de France Maître Cristallier se comptent aujourd’hui sur les doigts de la main.

Vous connaissez, ou vous avez sûrement déjà entendu parler du compagnonnage.

Vous savez que c’est un apprentissage très dur et long.

Je confirme c’est ce que l’on appelle une formation à l’ancienne, comme on les aime.

Mais est-ce que vous savez exactement de quoi il s’agit ?

Dans cet article je vais tout vous expliquer.

Étant Compagnon Maître Cristallier, je vais vous décrire comment se déroule cette formation très particulière.

Je vais commencer par vous expliquer le compagnonnage du cristal plus en détail.  

Décrire ce que l’on a vécu étant la façon la plus explicite pour définir une expérience, je vais continuer en vous exposant mon parcours rempli d’anecdotes qui vont vous faire sourire, et pour finir ses avantages.

 

1- Le compagnonnage du Cristal.

C’est un parcours spécifique à la cristallerie qui a été chapeauté par la Chambre des Métiers de la Moselle

-Le parcours d’apprentissage et de compagnonnage est étalé sur sept ans et permet de côtoyer les meilleurs ouvriers français et étrangers.

-Cela permet d’apprendre des techniques et des façons de faire totalement différentes avec à chaque fois l’empreinte et la culture des traditions des différents pays ou artisans.

Lors de mon parcours j’ai eu la chance d’aller dans de nombreux pays.

 

2- Mon parcours de Compagnon.

Dès mon plus jeune âge, j’ai développé une fascination pour le cristal à travers l'activité de mon père qui était lui aussi dans le cristal. C'est tout naturellement à l'âge de 14 ans que je me suis tourné vers l'apprentissage du travail de ce matériau noble.

J’ai donc fait un parcours professionnel auprès des meilleurs ouvriers cristalliers français et étrangers.

En général ce parcours se fait dans son pays de résidence, mais le cristal étant travaillé de différentes façons dans différents pays il m’a fallu voyager pour apprendre toutes ces techniques.

Alors là vous vous demandez où suis-je allé et quels sont ces différents modes de fabrication ?

Je suis allé en France, en Allemagne, en Autriche, en Italie et Tchécoslovaquie. Qui s’appelle maintenant la Tchéquie. C’était bien avant la chute du mur de Berlin. Cela ne me rajeunit pas.

-Tout a commencé en France chez un Meilleur Ouvrier de France Cristallier en Moselle. Chez lequel j’étais déjà allé pendant les vacances scolaires pour me familiariser avec le travail du cristal. J’y suis resté trois ans.

Le travail y était très intéressant comme dans toutes petites structures il faut être polyvalent et apprendre à maîtriser toutes les techniques du début à la fin du processus de fabrication.

Une entreprise familiale de passionnés de leur métier, toujours à la recherche de nouvelles créations et à la pointe en matière de sculpture et de polissage du cristal. Mais aussi une famille qui m’a accueilli comme si j’étais un membre à part entière et avec laquelle j’ai partagé des moments inoubliables que ce soit dans le travail ou sur le plan personnel. J’aurais toujours en mémoire l’épouse de cet artisan cristallier qui me préparait un casse-croûte pour le jour où je prenais le train à 5h30 pour aller en cours à Sarreguemines.

-Par la suite je suis allé chez un autre artisan d’origine tchèque, dans la même région, chez lequel j’ai aussi pu apprendre une autre façon de faire et un travail très raffiné. Structure familiale également où je suis resté deux ans. Où j’ai pu me familiariser à d’autres techniques et particulièrement à celle de la taille du cristal façon « Bohême d’une finesse et d’une précision incroyables.

Le travail du cristal doublé alliant la transparence unique de ce matériau à la beauté et la profondeur d’une couche de cristal coloré au moyen d’oxydes métalliques.

Mais aussi j’y ai appris la vie de famille avec une générosité et un sens de l’accueil incroyable et les petits plats de la grand-mère (appelée « OHMA »). J’en garde un souvenir impérissable.

-J’ai ensuite fait plusieurs stages entre trois et six mois dans les grandes maisons françaises et européennes, qui m’ont permis d’apprendre l’organisation des grandes structures et la fabrication en série qui est également très utile de manière à améliorer la productivité et donc le rapport qualité prix.

Au fil de mes stages en grandes structures au sein des maisons prestigieuses, j’ai également eu le privilège de côtoyer des personnes passionnées et pleines de talents, mais aussi de découvrir l’organisation de la fabrication en plus grande quantité et donc d’une approche  ou la gestion du temps et l’organisation sont beaucoup plus optimisées que chez un artisan. Ce fut une expérience qui s’avèrera très importante pour la suite, car cela m’a permis de pouvoir proposer des produits de dignes des plus grandes maisons avec un rapport qualité prix exceptionnel.

Ces différentes formations m’ont permis de voyager

-en Allemagne en Bavière où il y a aussi une grande tradition de cristalleries. 

-en Autriche dans une maison mondialement connue.

-en Italie sur l’île de Murano.

-en Tchécoslovaquie, qui s’appelle maintenant la Tchéquie. C’était bien avant la chute du mur de Berlin. Cela ne me rajeunit pas. J’y ai travaillé dans la région de Prague.

Pour en savoir encore plus voici une petite vidéo où je vous décris mon parcours de professionnel et mon savoir-faire.

Je vous ai retrouvé une photo prise dans mon atelier lorsque le général Bigeard était venu me visiter. J’avais 16 ans.

-À l’âge de vingt ans et j’ai obtenu mon Brevet de Compagnon.

Voici mon diplôme:

Maintenant que vous connaissez mon parcours et toutes ces  anecdotes, je vais vous expliquer plus précisément ce qui m’a été bénéfique lors de mon compagnonnage.

3- Ce que m’a apporté le compagnonnage.

Comme je viens de vous l’expliquer, ce parcours est enrichissant. Que ce soit dans de grandes unités de fabrication où l’on apprend l’organisation ou la productivité, mais aussi où tout est cloisonné.

Au contraire les petites structures artisanales demandent une plus grande polyvalence et permettent de se familiariser avec toutes les étapes de la fabrication du cristal.

Mais au-delà des expériences professionnelles il me restera toujours des souvenirs incroyables. Que ce soit pour la satisfaction d’avoir partagé des expériences ou réalisé de nouvelles pièces.

Mais aussi pour l’enrichissement que procure ce parcours au niveau des rencontres et du partage avec toutes ces personnes plus passionnées et passionnantes les unes que les autres.

Tant au niveau de l’apprentissage du travail, mais aussi et tout simplement l’apprentissage de la vie et des rapports humains… et ça c’est inestimable !

Pour finir cette partie voici un article de l'Est Républicain, datant des débuts de ma carrière, sur une création d'un vase de plus d'un mètre, réalisé en trois parties. (Sur la photo de l'article: la taille du pied du vase).

 

Enfin

Vous l’avez compris un parcours de Compagnon, c’est une véritable aventure et je suis très fier d’avoir eu la chance de pourvoir le faire.

Cela m’a tellement appris, professionnellement et personnellement.

Même s’il est clair que l’on apprend tous les jours, l’on ressort grandi de cette expérience et heureux de pouvoir manier un savoir-faire très rare « à la perfection ».

Voilà, maintenant vous en savez plus.

En plus vous pourrez le faire partager à tous vos amis.

D’autres questions vous viennent à l’esprit ?

N’hésitez pas à me laisser un commentaire ci-dessous je vous répondrai au plus vite.

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Et vous : que saviez-vous du compagnonnage ?

Nous attendons vos réponses. 

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